Pense-bête

Arrêt cardio-respiratoire

DÉFINITION

  • Arrêt de la circulation sanguine lié soit à une fibrillation ventriculaire, soit à une pause cardiaque totale, ou à une asystolie (activité atriale conservée, mais sans complexe ventriculaire), réalisant une anoxie cérébrale avec des lésions irréversibles d'installation rapide (moins de dix minutes).

ÉTIOLGIE

  • Causes les plus fréquentes:
    • Hypoxie, hypovolémie, hypothermie ;
    • Accidents anesthésiques (surdosage) ;
    • Déséquilibres acido-basique et hydroélectrolytique ;
    • Intoxication ;
    • choc vagal ;
    • Intoxication.

SYMPTÔMES

  • Signes prémonitoires :
    • Sang veineux foncé ;
    • Respiration superficielle ;
    • Irrégularité du pouls (filant et rapide en général).

  • Signes de l'arrêt :
    • Abolition de la vigilance (animal non anesthésié) ;
    • Mydriase aréactive ;
    • Absence de pulsations ;
    • Disparition des bruits cardiaques, du pouls et du choc précordial ;
    • Arrêt respiratoire, avec mydriase progressive ;
    • Pâleur des muqueuses.

TRAITEMENT

TROIS GESTES IMPÉRATIFS:
  • Assurer une ventilation pulmonaire correcte (excellente perméabilité des voies aériennes supérieures avec mise en place d'une sonde à ventilation étanche, oxygène pur ou air ambiant avec 20 à 40 cycles respiratoires par minute, rapport expiration-inspiration 1/1 et 25 cm d'eau de pression positive à l'insufflation).
  • Cathétériser une veine si ce n'est pas fait (contexte extra-chirurgical). Utiliser la saphène interne ou la jugulaire qui permettent de gros débits éventuels.
  • Installer un enregistrement ECG pour préciser la cause cardiaque : fibrillation, pause vraie ou asystolie.

    1. En cas de FIBRILLATION VENTRICULAIRE :
      • Si l'on possède un défibrillateur externe, procéder à des chocs électriques de valeur croissante (6J/kg) en vérifiant entre chaque choc l'existence de contractions cardiaques efficaces (pouls fémoral).

      • En cas d'échec persistant:
        • ou bien abandonner ;
        • ou bien réaliser un massage cardiaque externe énergique, ou bien en milieu chirurgical, tenter l'extrême recours d'un massage cardiaque direct, en connaissant les difficultés des suites en cas de réussite.
      • Si l'on ne possède pas de défibrillateur externe, essayer l'injection intramyocardique de chlorure d'acétylcholine (6µg/kg) et de chlorure de potassium (2 mEq/kg), séparément, et en association avec un massage cardiaque externe externe : lidocaïne (XYLOCARD™) en bonus IV de 0,5-2 mg/kg chez le chien, 0,25-0,5 mg/kg chez le chat (jusqu'à 8 mg/kg/j chez le chien, 4mg/kg/j chez le chat).


      1. En cas de pause cardiaque ou asystolie (pas d'activité électrique ou uniquement des ondes P) :
        • Massage cardiaque externe ;
        • Injection d'isopropyl-noradrénaline (ISUPREL™) à la dose de 50 µg/kg, et au rythme de 0,04 à 0,09 µg/kg/min/IV ;
        • Simultanément injection de soluté salé isotonique (20 à 50 mL/kg/heure) et bicarbonate ;
        • Dopamine (DOPAMINE NATIVELLE™) : 5 à 10 µg/kg/min ;
        • Dobutamine (DOBUTREX™) : 5 à 20 µg/kg/min.

    On aura :
        • soit une réapparition du rythme cardiaque sinusal ;
        • soit une fibrillation ventriculaire ;
        • soit une pause cardiaque durable que conduit :
          • à abandonner,
          • à continuer les massages cardiaques externes, en associant une injection intracardiaque de gluconate de calcium (0,1 mg/kg de gluconate de calcium à 10 %) (GLUCONATE DE CALCIUM LAVOISIER™),
          • à pratiquer une thoracotomie pour réaliser un massage cardiaque direct en cas d'échec au bout de 5 minutes, du massage externe (thoracotomie au milieu du 5ème espace intercostal gauche et ouverture du sac péricardique).

      1. Suites favorables
        • Elles sont caractérisées par :
          • régression progressive de la mydriase ;
          • reprise d'une respiration spontanée ;
          • recoloration des muqueuses labiales et conjonctivales ;
          • perception des battements cardiaques et du pouls.

          • acidose métabolique (injection de bicarbonate de sodium)
          • hyperkaliémie éventuelle (surcharge calcique par le gluconate de calcium) ;
          • traiter éventuellement l'œdème cérébral débutant si la réanimation est longue (MANNITOL™ IV).